Les théories de la croissance endogène reposent essentiellement sur les contributions de trois économistes des années 1980.
- Les travaux de Paul Romer, qui affirme que le moteur de la croissance économique est l’accumulation du capital et des connaissances. Cet économiste met ainsi en avant le rôle fondamental de la recherche. En effet, selon lui, l’accumulation du capital technologique due à la recherche-développement permet le progrès technique (à savoir le facteur résiduel chez Robert Solow dont on ne connaissait pas l’origine). Les efforts de recherche-développement permettent alors une croissance intensive.
- Les travaux de Robert Lucas, qui reprend les conclusions des années 1960 de l’économiste Gary Becker qui avait mis en évidence l’importance du capital humain et qui insistait sur les contributions positives de l’éducation et de la formation, comme des investissements nécessaires au processus de croissance. Robert Lucas soutient la thèse suivante : le capital humain doit être considéré comme un stock de connaissances et comme un facteur endogène de la croissance, notamment par sa contribution par rapport au niveau de productivité des travailleurs. Par ailleurs, Robert Lucas est convaincu que la formation peut résulter d’un processus volontaire des ménages, qui peuvent décider de se former dans une optique de voir leur niveau de rémunération augmenter et leurs conditions de travail s’améliorer. Ainsi, l’accumulation des connaissances ne résulte pas seulement d’un acte involontaire des ménages qui accumuleraient des connaissances par l’expérience.
- Les travaux de Robert Barro, qui démontre l’importance du capital public et en particulier de l’ensemble des dépenses dans les infrastructures publiques que l’État décide de mettre en œuvre (éducation, transports, communication et recherche-développement). Comme les autres formes d’accumulation (humain, physique et technologique), ces dépenses publiques ont en plus un effet cumulatif que nous verrons dans le point suivant.
Pour ces trois théoriciens, la croissance économique résulte ainsi des investissements réalisés par les agents économiques et le montant de ces investissements influe sur le rythme du progrès technique.
Pour résumer, ces investissements prennent des formes diverses que vous pouvez retrouver dans l'Illustration 1.3.